Matinée tripes
camarade jérominus
VOS VENTRES SONT DES
POURISSOIRS
(Benoit
Damon)
Se
lever le matin, mais juste pour pisser. J'essuie
Charlie et je tire la chasse. Le ciel bave, il
blèche. Ma seule lave est ce café trop sucré dans lequel je trempe
trois clopes. Je lance TRES PUNTOS
sur l'ordi et me gratte les parties intimes. Bardamu,
ma chatte rousse et blanche tigrée hyper sensuelle froufroute contre
mon mollet sec. Je ne me
drogue même plus. Vie de cernes. Il va falloir
trouver quoi faire. Je n'écris presque plus. Pustule à l'oreille,
la pendule rote, en route. J'achète un pain au chocolat tout chaud à
la petite boulangère super hot dont je donnerais un bras, (le gauche
au moins), pour humer le Charlie.
Comme je le disais sardoniquement à Cami,
seul le grand amour et ses positions couchées donnent accès aux
puanteurs excrémentiels de l'autre, avantages majestueux de la
passion et des grands sentiments... C'est tout, c'est trou, tout se
résume à çà. Bander,
gicler, puis crever. Ma crève ne me quitte plus,
elle m'aime grave, j'ai le nez qui mousse mouille. Guillaume le
barman me raconte l'ambiance d'hier soir au vélodrome, ou il est
allé voir l'OM
perdre. Cependant, ça coûte cher d'aller voir l'OM
perdre, et puis son récit est classe, genre vive la bière et la
baston et vive le cul. Un tour au marché de la Plaine. Les noirs et
les arabes puent moins fort, les blanches sont sales et les blancs
sont cons, consonne F,
voyelle O, consonne K.
Je mate les séans prometteurs de ces océans de sel qui m'égorgent
le ventre. Debout, debout, jusqu'à l'ultime vautre. Ensuite je
prends mon second café à côté d'un papy pompon à accent
acrimonieux, laisse la monnaie au barman. Toujours çà que les
pauvres n'auront pas. 1, 2, 3, le soleil commence à chauffer.
Jusqu'à la faucheuse je ferai les mêmes tours de cul
le matin. Je passe à l'Odeur du temps voir mon libraire fétiche
alias camarade Julien. Il me parle d'Angelica
Liddell qui s'est fait cracher dessus par les
bobos marseillais (ça porte bonheur). Longue vie à toi Angelica...
Ou bien courte si tu préfères, je comprendrais. Camarade Julien me
parle ensuite de Benoit Damon, de sa farine éclairée comme une nuit
de pleine lune. Stendhalisé
par une citation de la belle espagnole, (l'amour
est une compétition de fossoyeurs), je
remonte préfecture entre deux étirements assez footeux, j'achète
ma mousse de canard quotidienne, amen,
et ma baguette blanche. Je me mets à table, ou plus précisément au
sol, je bouffe par terre, un atavisme insoluble et inéluctable, je
partage ma merde avec mon cat affreusement charmant. Cet aprèm', je
changerai de circuit. Ce soir j'irai danser le ska avec ma partenaire
de rire Cami, ronde comme un coup du foulard de Rony,
rousse comme Lucifer en personne, en attendant je jette un dernier
bout de mousse à Bardamu. Voilà, la matinée est finie, sans
courrier et sans mail de travail. Les éditeurs sont de petits
Charlie crottés, des char-limaces sans feu et sans couilles, je me
dis, puis je prends mon lexo et gagne ma paillasse ou j'attaque ma
sieste quotidienne, amen,
en position fœtale. A ++.
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